Retraites : la CFE-CGC toujours mobilisée contre un projet dangereux
16 décembre 2019
Les annonces gouvernementales dévoilant le contenu du projet de réforme des retraites ont confirmé tous les doutes exprimés durant la concertation par la CFE-CGC qui se joindra à la mobilisation nationale du 17 décembre.
Fidèle à sa ligne de conduite et à ses analyses, la CFE-CGC a réaffirmé sa vive opposition suite aux annonces faites par Edouard PHILIPPE le 11 décembre, dévoilant le contenu du projet gouvernemental (système universel par points, âge pivot, fin progressive des régimes spéciaux…) de réforme des retraites. « Cette réforme ouvre des gouffres d’incertitudes pour les salariés du privé et les agents publics, souligne François HOMMERIL, président confédéral. Le gouvernement continue de penser qu’il a raison contre tout le monde, cela n’a aucun sens. »
FRANÇOIS HOMMERIL : « AVEC CE PROJET, TOUT LE MONDE Y PERDRA »
Le président confédéral pointe les contours d’un projet de réforme inutile et dangereux : « D’une façon générale, tout le monde y perdra. Les salariés du privé qui ont accumulé des réserves pour faire face au déséquilibre démographique vont évidemment y perdre. Tout le monde sait que les 130 milliards d’euros de réserves vont être utilisés pour financer la convergence des différents régimes et transformer les retraites en une annexe du budget. Le projet pénalise les carrières ascendantes et les carrières incomplètes vont être particulièrement touchées, notamment celles des femmes. »
« Le projet a un volet qui, petit à petit, est d’inciter à la capitalisation, abonde Pierre Roger, secrétaire national confédéral en charge de la protection sociale et chef de file CFE-CGC durant la concertation. D’autre part, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a fait une étude qui conclut qu’il n’y a pas d’urgence à faire une réforme. »
DE NOMBREUSES SOURCES D’INQUIÉTUDE ET UN GOUVERNEMENT QUI RESTE SOURD
Nettoyé des longs développements démagogiques sur la justice et l’universalité, il reste du discours du Premier ministre une réaffirmation de la mise en place d’un régime par points, d’une pseudo gouvernance par les partenaires sociaux dans un cadrage serré et sous tutelle du Parlement, d’un effort soit non chiffré soit en deçà du niveau actuel pour les femmes. Pour la CFE-CGC, le maintien de l’âge pivot à 64 ans, sans connaître l’ampleur des décotes appliquées, continue d’être problématique. La CFE-CGC déplore également que les aménagements demandés pour prendre en compte la pénibilité et les catégories actives ne soient pas évoqués.
Autre source d’inquiétude : la confirmation que l’assiette de cotisation passe de 8 à 3 plafonds de sécurité sociale, avec pour conséquence la certitude d’un déficit structurel dans le nouveau régime pour garantir les droits acquis et l’entrée de régimes complémentaires par capitalisation pour couvrir les droits futurs au-delà de 3 plafonds.
Alors que la CFE-CGC attendait des infléchissements sensibles et l’ouverture d’espaces de négociation pour rendre possible la transition vers un système unique par point, le compte n’y est pas du tout. Dans ces conditions, la CFE-CGC, qui avait pris par au premier mouvement du 5 décembre, a décidé de rejoindre l’appel intersyndical pour la mobilisation interprofessionnelle du 17 décembre, appelant ses fédérations à se mobiliser et à prendre part aux manifestations organisées à Paris et en province.