« Je vais devoir prendre mes responsabilités vis-à-vis de mes instances pour décider d’une mobilisation »

« Je vais devoir prendre mes responsabilités vis-à-vis de mes instances pour décider d’une mobilisation »

François HOMMERIL, président de la CFE-CGC, à l’issue de la réunion bilatérale à Matignon, mercredi 18 décembre 2019

La CFE-CGC était la dernière organisation syndicale à rencontrer le Premier ministre ce mercredi 18 décembre 2019 dans le cadre des réunions multilatérales sur la réforme des retraites. À ce stade, « toutes les questions que nous avons posées […] » n’ont pas de réponse », regrette son président François HOMMERIL, qui dénonce le fait que le gouvernement ne tienne pas compte de « ce qu’a été la mobilisation sociale, ce qu’elle est en ce moment et ce qu’elle pourrait devenir à la rentrée ». Alors que le projet de loi pourrait passer devant le conseil de la Cnav le 8 janvier prochain, il compte se tourner vers ses instances pour étudier la possibilité d’une nouvelle journée de mobilisation le 9 janvier.

« On n’a pas appris pas grand-chose », indique François HOMMERIL, président de la CFE-CGC, à sa sortie – tardive – de la bilatérale sur les retraites. « Ce projet est inutile et dangereux, et rien ne vient atténuer cette inquiétude », explique-t-il.

Avant d’ajouter : « Ce qui est confirmé, c’est le calendrier, ce qui est regrettable compte tenu de la mobilisation ». « C’est au gouvernement de hisser le drapeau blanc », martèle François HOMMERIL. On ne peut plus faire sur ce dossier en excluant de la réflexion ce qu’a été la mobilisation sociale, ce qu’elle est en ce moment et ce qu’elle pourrait devenir à la rentrée ».

Dans ce contexte, « la bonne décision aurait été de nous dire de décaler le calendrier parlementaire » pour « tenir compte de la mobilisation sociale », estime François HOMMERIL. Il regrette en outre que « le Premier ministre [les] renvoie à une discussion parlementaire et peut-être aux éléments que nous pourrions porter dans un débat qui aura lieu en parallèle du parcours parlementaire de la loi ».

ENCORE DES « SOUPÇONS »

De fait, à ce stade, « toutes les questions que nous avons posées […] » n’ont pas de réponse », regrette encore François HOMMERIL, qui craint que « le projet porte le risque de voir la part consacrée aux retraites dans le PIB diminuer ». « Nous avons toujours le soupçon que ce soit peut-être une des raisons de la réforme », ajoute-t-il.

Concernant la place des partenaires sociaux, même discours. « Ce débat-là n’est pas sans risque non plus dès l’instant que les partenaires sociaux n’auraient pas la capacité de travailler sur un grand nombre de paramètres […] qui permettent d’ajuster les conséquences sociales à des contraintes économiques extérieures ».

« ENVOYER UN MOT D’ORDRE »

Il reconnaît qu’il y a certes « des sujets ouverts, mais j’attends de voir lesquels ». « J’ai des doutes, et je suis un peu inquiet car j’ai des responsabilités syndicales et je représente des gens qui se sont un peu mobilisés comme d’autres », conclut-il, estimant, au regard de la situation, qu’il « faudra quand même envoyer un mot d’ordre les 8 et 9 janvier », cette dernière date étant envisagée pour une future mobilisation en intersyndicale.

« Je vais devoir prendre mes responsabilités vis-à-vis de mes instances pour décider de la mobilisation de la CFE-CGC dans un mouvement qui pourrait se poursuivre », poursuit-il. Avant d’ajouter : « Je crains de dire que dans la situation telle qu’elle se présente aujourd’hui, il n’y a pas de signe concret qui pourrait nous emmener vers une trêve au sens propre du terme ».

 

Foucher, B. (2019, décembre 18). « Je vais devoir prendre mes responsabilités vis-à-vis de mes instances pour décider d’une mobilisation » (François Hommeril, CFE-CGC). Consulté le 19 décembre 2019, à l’adresse https://www.aefinfo.fr/acces-depeche/618618