L’Élysée fixe le taux de chômage partiel longue durée
28 juin 2020
Le dispositif de longue durée, réclamé par les partenaires sociaux, permettra ainsi d’indemniser les salariés à 84% du salaire net avec un reste à charge de 15% pour les entreprises pour une durée maximale de deux ans.
Inspiré d’un texte de la métallurgie, ce système est destiné aux secteurs qui sont les plus en difficulté comme l’aéronautique et le tourisme.
Trois semaines après le lancement d’une concertation pour « sauver l’emploi », Emmanuel MACRON a reçu à nouveau mercredi les leaders syndicaux et patronaux pour leur dévoiler de premiers arbitrages sur le nouveau dispositif de chômage partiel de longue durée et le chômage partiel classique. Le nouveau dispositif, qui nécessitera un accord collectif majoritaire ou de branche, entrera en vigueur le 1er juillet.
L’aéronautique et le tourisme concernés
Le dispositif de longue durée, réclamé par les partenaires sociaux, permettra ainsi d’indemniser les salariés à 84% du salaire net avec un reste à charge de 15% pour les entreprises pour une durée maximale de deux ans. Inspiré d’un texte de la métallurgie, ce système est destiné aux secteurs qui sont les plus en difficulté comme l’aéronautique et le tourisme.
Mécanisme classique : les salariés indemnisés à hauteur du 72% du salaire net
Ce mécanisme sera plus avantageux que le régime classique, qui à compter du 1er octobre n’indemnisera plus les salariés qu’à hauteur de 72% du salaire net avec un reste à charge de 40% pour les entreprises.
Actuellement ce régime, dont les modalités ont changé au 1er juin (à l’exception de certains secteurs), permet à une entreprise dont l’activité est réduite d’indemniser le salarié à hauteur de 84% du net (100% pour le Smic) dans la limite de 4,5 Smic, avec un reste à charge de 15% pour les entreprises.
Laurent BERGER le secrétaire général de la CFDT, s’est montré satisfait que l’indemnisation des salariés ne baisse pas au 1er juillet, comme cela avait été un temps envisagé. Le président du Medef, Geoffroy ROUX DE BÉZIEUX, a lui aussi salué le fait que cette baisse de prise en charge, qui concerne tant l’entreprise que le salarié, n’intervienne qu’en octobre.
Mais Philippe MARTINEZ (CGT) a dénoncé un nouveau dispositif « aucunement contraignant pour les entreprises qui pourront à la fin supprimer des emplois », quand Yves VEYRIER (FO) a estimé qu’une baisse de l’indemnisation pour le salarié à partir d’octobre pour le chômage partiel classique n’était « pas une bonne idée du tout ». François HOMMERIL (CFE-CGC) a raillé des « annonces un peu « cheap » qui auraient pu être faites « dans un endroit un peu moins symbolique » que l’Elysée.
Selon la Dares (direction des statistiques du ministère du Travail), 7,8 millions de salariés auraient été en chômage partiel en mai, même si pour l’instant seules 4,6 millions de demandes d’indemnisation ont été déposées.