Le Rafale sur le point d’atterrir en Grèce

Le Rafale sur le point d’atterrir en Grèce

En Grèce, tout est en place ou presque (en attente du vote du Parlement) pour l’achat des 18 Rafale.

La Grèce et la France mettent au point les derniers préparatifs pour la signature du contrat portant sur l’acquisition de 18 Rafale, dont 12 d’occasion. La ministre des Armées Florence Parly a déjà son billet en poche pour Athènes d’ici à la fin de l’année.

Le Rafale est sur le pont d’envol en Grèce. L’opération avance nominalement entre la France et la Grèce. Prochaine et dernière étape avant la signature du contrat, le 17 décembre avec le vote du Parlement grec, qui doit notamment modifier les procédures d’acquisition de la Grèce dans le cadre du contrat d’État à État avec la France et approuver l’acquisition. La commande de 18 Rafale (6 neufs, 12 d’occasion) en vue d’équiper l’armée de l’air grecque, est évaluée par la presse grecque à 2,5 milliards d’euros, dont 400 millions d’euros pour les missiles de MBDA (Meteor, Scalp, Exocet) et 100 millions d’euros pour la maintenance des Mirage 2000-5, dont certains attendent des pièces de rechange pour voler.

Puis viendra, la visite de la ministre des Armées, Florence Parly, pour signer le contrat entre la France et la Grèce. La date du 23 décembre pour une visite de Florence Parly à Athènes est évoquée, selon nos informations, mais elle n’est pas confirmée par le ministère des Armées, interrogé par La Tribune. « D’ici quelques jours, le contrat d’acquisition de 18 avions Rafale de France sera signé ici à Athènes », a annoncé mardi le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis devant les députés.

Nikolaos Panagiotopoulos confirme l’achat des Rafale

En Grèce, tout est en place ou presque (en attente du vote du Parlement) pour l’achat des 18 Rafale fournis par l’armée de l’air française et Dassault Aviation. Notamment sur le plan budgétaire. Dans un discours prononcé le 13 décembre lors de la session plénière du Parlement sur le budget 2021, le ministre de la Défense grec, Nikolaos Panagiotopoulos, a rappelé que le gouvernement allait augmenter le budget du ministère de la défense pour atteindre 5,44 milliards en 2021 après une hausse en 2020 (3,35 milliards). « Les grecs tiennent le calendrier » des négociations en dépit des délais très ambitieux et cochent « toutes les étapes les unes après les autres », explique-t-on à Paris.

Dans le cadre de son discours, le ministre grec a une nouvelle fois confirmé le projet d’acquisition du Rafale et de ses munitions ainsi que d’un contrat de soutien dans le cadre du budget 2021. Il a même défendu ce projet face des parlementaires critiques envers la France. Répondant à une question d’un de ces parlementaires, il a expliqué que la France « ne nous a pas tourné le dos » dans le cadre d’une négociation difficile mais ultra-rapide (trois à quatre mois) pour l’acquisition de 18 Rafale.

« Un accord d’armement aussi important serait-il conclu avec les Français s’ils n’avaient pas l’intention de nous aider, de nous fournir des avions, des armes et de leur soutien ultérieur pendant de nombreuses années ?, a poursuivi le ministre de la Défense grec. Obtiendrions-nous un résultat en trois mois ? Et pas dans trois ans ».

Frégates : la France revient dans le jeu

Sur les quatre frégates que souhaitent acheter la Grèce, Nikolaos Panagiotopoulos a expliqué que « non, nous n’avons pas tourné le dos à la France. Ce problème est toujours ouvert ». Alors qu’il semblait que les frégates américaines LCS étaient en pole-position, les cartes pourraient avoir été rebattues en Grèce. « La Marine est à la recherche de la meilleure option basée sur la capacité d’obtenir les meilleurs navires, mais aussi sur l’ensemble d’un accord global, qui inclut l’implication de l’industrie de la construction navale nationale » dans ce projet, a-t-il expliqué. La marine grecque souhaite posséder « des navires prêts au combat et dissuasifs ». Une description qui ressemble à s’y méprendre à la frégate de défense et d’intervention (FDI) de Naval Group  armée des missiles de croisière MdCN (MBDA).

« C’est la base du package et nous sommes ouverts à toute offre et à toute discussion avec n’importe qui et bien sûr avec les Français, mais aussi avec d’autres. C’est un processus en cours et je pense que c’est le prochain grand pari auquel nous devrons faire face en termes d’acquisition d’armement, celui d’acquérir les quatre nouvelles frégates multi-rôles pour notre marine ».

Selon nos informations, la France aurait adressé une nouvelle offre à la Grèce moins chère que la précédente. Mais l’exercice est extrêmement difficile, car, de base, le prix de fabrication de la FDI reste trop élevé pour le marché export. Damen a également montré le bout de son nez en Grèce. Le constructeur néerlandais coche beaucoup de cases pour les Grecs, qui évoquent un « package » : fourniture de quatre navires neufs, modernisation des quatre frégates allemandes de classe MEKO, rachat d’un chantier pour une construction locale. Mais Damen et les Néerlandais n’apportent aucune plus-value sur le plan politique et géopolitique en Méditerranée. Ce qu’exigent évidemment les Grecs qui sont confrontés aux ambitions de la Turquie.

 

Cabirol, M. (2020, 16 décembre). Le Rafale sur le point d’atterrir en Grèce. La Tribune. https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/le-rafale-sur-le-point-d-atterrir-en-grece-866787.html