Sous-marins australiens : le programme franco-britannique de missiles de croisière en suspens

Sous-marins australiens : le programme franco-britannique de missiles de croisière en suspens

Selon des sources concordantes, la France et la Grande-Bretagne devaient signer en septembre un protocole d’accord pour la poursuite du programme de missiles de croisière et anti-navire FMAN/FMC (futur missile antinavire / futur missile de croisière).

Des preuves d’amour… La France veut désormais des preuves d’amour de son « allié » britannique, après le rôle qu’a joué Londres dans le coup de Trafalgar qui a abouti à l’annulation du contrat des sous-marins franco-américains en Australie. Cette affaire a laissé des traces entre Paris et Londres. Signe de son vif mécontentement, le ministère des Armées avait d’ailleurs annulé une rencontre prévue le 23 septembre entre Florence PARLY et son homologue britannique Ben WALLACE. Une rencontre importante pourtant entre les deux pays. Pour autant, cette rencontre devrait être reprogrammée.

Un MoU en attente

Selon des sources concordantes, la France et la Grande-Bretagne devaient signer lors de cette rencontre un protocole d’accord (MoU) pour la poursuite du programme de missiles de croisière et anti-navire FMAN/FMC (futur missile antinavire / futur missile de croisière), en en anglais Future Cruise and Anti-Ship Weapon (FC/ASW). Ce MoU devait permettre de franchir une nouvelle phase (Assessment phase) de ce programme très important pour la souveraineté de la France. Ce MoU est un préalable à la signature de contrat avec le missilier franco-britannique MBDA.

Porté par le missilier européen, le programme FMAN/FMC doit remplacer à l’horizon 2030 l’actuelle génération de missiles de croisière en service dans les forces armées britanniques – Storm Shadow (Royal Air Force) et antinavires américains Harpoon de Boeing (Royal Navy) – ainsi que dans les forces françaises – SCALP (armée de l’air) et Exocet (Marine nationale).

« Continuer à travailler en étroite collaboration »

Le 24 septembre, le Premier ministre britannique Boris JOHNSON et Emmanuel MACRON avaient convenu de « continuer à travailler en étroite collaboration » malgré les vives tensions suscitées par la crise diplomatique des sous-marins, selon Downing Street. Ils avaient réaffirmé « l’importance de la relation entre le Royaume-Uni et la France », avait précisé un porte-parole de Boris JOHNSON dans un communiqué, rappelant aussi « l’importance stratégique de (leur) coopération de longue date dans la région indo-pacifique et en Afrique ».

Cet entretien, qui s’est tenu « à la demande » de Londres selon Paris, avait pour but de réduire la tension entre les deux pays liée à l’annonce le 15 septembre d’un partenariat stratégique entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, qui s’est soldé par l’annulation d’un mégacontrat de sous-marins français à Canberra. Boris JOHNSON « a exprimé son intention de rétablir une coopération entre la France et le Royaume-Uni, conforme à nos valeurs et à nos intérêts communs (climat, Indo-Pacifique, lutte contre le terrorisme etc) », a affirmé la présidence française dans un communiqué.

 

Cabirol, M., & Cabirol, M. (2021, 6 octobre). Sous-marins australiens : le programme franco-britannique de missiles de croisière en suspens. La Tribune. https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/sous-marins-australiens-le-programme-franco-britannique-de-missiles-de-croisiere-en-suspens-893639.html